第五章
Ma mère a dit à la directrice de la pension : ça ne fait rien, tout ça c'est sans importance, vous avez vu ? ces petites robes usées, ce chapeau rose et ces souliers en or, comme cela lui va bien ? La mère est ivre de joie quand elle parle de ses enfants et alors son charme est encore plus grand.
Les jeunes surveillantes de la pension écoutent la mère passionnément.
Tous, dit la mère, ils tournent autour d'elle,tous les hommes du poste, mariés ou non, ils tournent autour de ça, ils veu lent de cette petite, de cette chose-là, pas tellement définie encore, regardez, encore une enfant.
Déshonorée disent les gens ? et moi je dis : comment ferait l'innocence pour se déshonorer ?La mère parle, parle.
Elle parle de la prostitution éclatante et elle rit, du scandale, de cette pitrerie, de ce chapeau déplacé, de cette élégance sublime de l'enfant de la traversée du fleuve, et elle rit de cette chose irrésistible ici dans les colonies françaises, je parle, dit-elle, de cette peau de blanche, de cette jeune enfant qui était jusque-là cachée dans les postes de brousse et qui tout à coup arrive au grand jour et se commet dans la ville au su et à la vue de tous, avec la grande racaille milliardaire chinoise, diamant au doigt comme une jeune banquière, et elle pleure.
Quand elle a vu le diamant elle a dit d'une petite voix : ça me rappelle un petit solitaire que j'ai eu aux fiançailles avec mon premier mari.
Je dis : monsieur Obscur.
On rit.C'était son nom, dit-elle, c'est pourtant vrai.
Nous nous sommes regardées longuement et puis elle a eu un sourire très doux, légèrement moqueur, empreint d'une connaissance si profonde de ses enfants et de ce qui les attendrait plus tard que j'ai failli lui parler de Cholen.
Je ne l'ai pas fait.Je ne l'ai jamais fait.
Elle a attendu longtemps avant de me parler encore, puis elle l'a fait, avec beaucoup d'amour : tu sais que c'est fini ? que tu ne pourras jamais plus te marier ici à la colonie ? Je hausse les épaules, je ris.
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